FJC-15 J.3 : Des apprentissages en immersion

C’est par la remise solennelle des attestations aux participantes et participants que les lampions se sont éteints et les rideaux tirés sur la 15ème édition du Fjc. Une apothéose qui a été marquée par la présence remarquée de deux gardiens de la tradition du peuple Adie au cours de la traditionnelle soirée autour du feu.

Pendant près de deux heures, le patriarche NGWANZA Jean et sa Majesté YOMBA Staline, Chef de 3ème degré dans le village Mpango, arrondissement d’Edéa 1er, ont échangé avec les jeunes sur l’histoire de la ville d’Edéa et de son peuplement. Ainsi a-t-on appris, le nom du fleuve Sanaga dont le département de la Sanaga Maritime est éponyme, vient de l’expression locale  « Nsa Yenanga » et Edéa a pour racine originelle « Adie », nom désignant un des sous groupes du peuple Bakoko dont l’ancêtre fut Mpoo.

Les jeunes ont également compris, entre autres, que si les premiers missionnaires catholiques s’installèrent à Mariemberg, c’est parce que le fleuve Sanaga qui ouvre sur la mer est l’un des points d’accès à la côte, en plus de Campo à Kribi et Limbé anciennement connu sous l’appellation Victoria.

Au cœur de ces échanges, une question lancinante est revenue. S’inspirant de l’histoire des luttes nationalistes menées par l’UPC, quel a été le rôle des Adie dans la lutte pour les indépendances, ce d’autant que la devise inscrite au frontispice du palais royal visité en matinée stipule de « Ne jamais trahir le peuple Adie ».

Durant la période 1945-1975, ont révélé les orateurs, le peuple Adie n’a pas pris part à la résistance contre la répression coloniale, contrairement à ce qu’une légende qui assimile tous les habitants de la Sanaga maritime aux « maquisards » veut faire croire. Peuple « pacifiste » selon Monsieur Christopher Didier Etia Ebelé, Délégué Départemental du MINJEC de céans, les Adie ont plutôt accueilli et protégé sur leur territoire les victimes et combattants de la guerre d’indépendance.

Signalons enfin qu’établie depuis 1800, la dynastie royale NGOME A PEEP EKITE NDOGBASANBEN se considère comme un peuple de martyrs prêts à mourir pour ses valeurs comme le fit le Roi Adie qui, selon la légende, préféra se jeter à l’eau, plutôt que d’être fait esclave.

Economie circulaire

 Autre lieu autres apprentissages ! C’est à la décharge des déchets industriels de la société Alucam que d’autres jeunes sont allés se familiariser avec l’économie circulaire vue en grandeur nature. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont appris et sont rentrés transformés et pleins d’idées de projets entrepreneuriaux sur les 3 R : récupération-recyclage et réutilisation. C’est monsieur ZAMBO Steve, chef de cette unité de traitement de déchets industriels qui s’est chargé d’expliquer  le processus aux visiteurs.

Avec cette expérience réussie, les jeunes ont compris l’urgence de préserver l’environnement tout en faisant l’économie des ressources naturelles qui ne sont pas illimitées, afin d’atteindre les Objectifs de Développement Durable. D’où les engagements pris dans les plans d’action initiés par eux-mêmes au sortir de ce forum.

Comme on peut le constater, l’apprentissage n’est pas que livresque. Et le Fjc en apporte la preuve à chacune des éditions. A côté de la vie à l’école, il y a aussi cette école de la vie à laquelle les jeunes se sont frottés à Edéa.

Edéa, 18 août 2023

Augustin NTCHAMANDE

Cellule de communicationZenü Network

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