Activités & Projets

Jeunesse & inclusion sociale

Contexte et enjeux

Ce projet est né à la fois d’un constat et d’un événement. Le constat : les jeunes constituent la frange majoritaire de la population camerounaise, mais ils sont dans une sorte de crise de repères. En même temps qu’ils aspirent à un mieux-être, ils s’interrogent sur leur avenir. Scolarisée ou non, dans la débrouillardise ou en chômage, ils se demandent de quoi demain sera fait pour eux. Ce constat seul pourrait suffire pour fonder et justifier la nécessité du travail avec et pour la jeunesse.

L’un des événements déclencheurs du projet, ce sont les émeutes de février 2008. Plus qu’au début des années 1990 du retour au multipartisme, les jeunes sont descendus en grand nombre dans les rues des grandes villes du Cameroun, ont cassé, incendié, pillé… On avait parlé des « émeutes de a faim ».

Au-delà de tous les commentaires qui avaient été faits de ces moments graves pendant lesquels le Cameroun a failli basculer dans l’anomie, il était apparu que les jeunes lançaient comme un cri de détresse à la collectivité. Un cri à tous qui étaient censés apporter des réponses à leurs questions : les pouvoirs publics, les adultes, les parents, les églises, les entreprises, bref tous ceux qui se gargarisent de la jeunesse comme « fer de lance de la nation » tout en fermant les yeux et les oreilles devant leur drame quotidien.

Les objectifs du projet

La majorité des jeunes ne croient plus à ce Cameroun dans lequel le Sida fait des ravages, où la cohabitation de quelque 200 ethnies est un obstacle plutôt qu’un atout pour le développement, où les mécanismes de socialisation sont déphasés ou ne coïncident plus avec les attentes, où la corruption sape l’effort vers l’excellence, où le paternalisme du passé a favorisé des réseaux de dépendance et de loyauté contre-productive. Leur crédo, c’et partir, partir à tout prix et n’importe où. Ils veulent juste avoir les pieds « hors de la galère ». Le projet vise à aider les jeunes à trouver des réponses à leurs interrogations, leur donner l’espoir en les réenracinant dans leur héritage historique et culturel et surtout libérer leur parole.

Construire des repères au sein de la jeunesse, offrir des passerelles qui permettent de transcender les différences ethniques, politiques, culturelles et leur permettent d’identifier des potentialités valorisables, il s’agit de changer l’image de l’émeutier potentiel, du joueur adepte de la facilité ou du « partant » qui colle au jeune.

Décentralisation & société civile

Favoriser la participation au niveau local

Pendant les décennies qui ont suivi l’indépendance, l’objectif est davantage de bâtir un « Etat fort », centralisé et avec pour ambition de résoudre tous les problèmes des citoyens, où qu’ils se trouvent. C’est ce d’aucuns ont appelé «l’Etat providentiel». Mais depuis quelques années, le discours officiel a fait de la décentralisation un leitmotiv. Cette volonté s’est traduite par l’adoption d’un ensemble de textes organiques.

La loi n°2004/017 du 22 Juillet 2004 portant orientation de la décentralisation et les textes subséquents définissent celle-ci comme un transfert par l’Etat de compétences particulières assortis de moyens appropriés aux collectivités territoriales décentralisées. Mais il s’agit plus d’un objectif à réaliser que d’une description d’un état de fait.

Le processus de décentralisation met en scène des acteurs nouveaux, appelés à prendre des initiatives dans la gestion des affaires locales, au plan économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif. Pour que ce processus ne soit pas une autre occasion manquée, il importe de vulgariser les textes de base de la décentralisation, pour promouvoir leur appropriation optimale par les différents acteurs. Il importe aussi de renforcer les capacités des acteurs afin qu’ils puissent participer de manière efficiente et efficace au processus.

La décentralisation n’est ni une fin en soi, ni une panacée à tous les problèmes de notre terroir. C’est une forme de gestion, qui, nous en sommes convaincus, si elle est bien pratiquée, peut favoriser l’inclusion, la participation des citoyens et, finalement, améliorer la qualité et l’équité dans les politiques publiques. Zenü Network entend apporter sa contribution pour réaliser cet objectif.

 

Flaubert Djateng
Coordonnateur de Zenü Network
Mai 2012