C’est pour nous, un plaisir d’accompagner Zenü Network sur le terrain, pour la mise en œuvre des valeurs pour lesquelles nous nous sommes toujours battus depuis des longues années ».
Voilà la substance d’un entretien qu’il nous a accordé au terme de la formation des points focaux du Programme d’Education à la Citoyenneté Active et à la Culture(Pecac) auquel il a participé.
Merci monsieur Ntchamande de présenter à nos lecteurs votre organisation et de nous dire quels sentiments vous animent au terme de ce premier atelier de formation des points focaux du PECAC ?
Je suis effectivement le secrétaire exécutif de l’Organisation Nationale des Parents pour la Promotion de l’Education. Il s’agit d’une organisation de la société civile, qui travaille sur la thématique du droit à l’éducation et sur la question de la parentalité en lien avec les politiques éducatives. Donc nous fonctionnons comme un observatoire des politiques éducatives et du fonctionnement du système éducatif au Cameroun. Relativement au Programme d’Education à la Citoyenneté Active et à la Culture(Pecac) qui est un programme de Zenü Network, nous sommes heureux d’avoir été sélectionnés comme point focal dans la Mifi pour la mise en œuvre sur le terrain des actions et des activités qui sont programmées et planifiées dans le cadre de ce programme. C’est une première session de formation à laquelle nous avons pris part et il faut le dire, nous ne sommes pas très étrangers au programme puisque par le passé nous avons contribué de façon informelle et individuelle à la mise en œuvre de certaines activités. Nous avons eu accès par notre participation à certaines informations, concernant le programme notamment lors de l’organisation d’abord du Festival des Jeunes du Cameroun, ensuite du Forum des Jeunes du Cameroun. Nous avons été plusieurs fois membre du jury dans les activités culturelles et intellectuelles. Donc pour nous c’est une continuité et c’est davantage le renforcement des capacités qu’une formation.
Monsieur Ntchamande s’est présenté comme un homme à de multiples casquettes. Il est parent, enseignant, syndicaliste, responsable d’association. Comment ces casquettes doivent-elles fonctionner sur le terrain ?
Je les considère comme des atouts. Ce sont peut-être des contraintes dans un environnement comme le nôtre, car on ne sait pas faire la part des choses entre le personnage, la personne et puis dans le cas d’espèce, le point focal du PECAC que je suis désormais.
Pour la gouverne de nos lecteurs, je pose cette question parce que vous êtes aussi un responsable au niveau de la délégation départementale des enseignements secondaires de la Mifi.
Tout à fait. C’est à ça que je voulais en venir. Je suis le conseiller pédagogique chargé de l’enseignement général dans la Mifi. Je fonctionne dans une société où il y a une règlementation et la loi et les textes nous permettent de créer, ou de militer dans des associations de notre choix. Je sui donc à la tête de cette organisation qui contribue par ailleurs à réguler, à corriger les dysfonctionnements ou à interpeller sur les dysfonctionnements. Je crois que ça devrait être une autre corde à mon arc, pour que les établissements scolaires de la Mifi, dont je suis chargé de la coordination et de la supervision puissent s’améliorer sur le plan de la qualité de la prestation des services qui sont rendus aux parents et aux élèves. Voilà comment je fais le lien entre ma fonction de conseiller pédagogique et ma nouvelle casquette de point focal du PECAC que j’assume au nom de l’organisation dont je sui le secrétaire exécutif. Pour moi il n’y a pas de confusion ou incompatibilité entre les deux. Ce sont des activités complémentaires qui devraient permettre de booster dans la qualité les établissements scolaires. Voilà mon analyse de la situation.
Vous aurez à convaincre environ cinquante chefs d’établissements scolaires ainsi que les responsables de la délégation départementale et régionale des enseignements secondaires à adopter les outils du PECAC. C’est pour vous un challenge, ou une activité plus que normale ?
Oui, j’aborde là un nouveau champ d’action, mais si non on s’en tient simplement au fait que je travaille dans le département depuis 08 ans déjà et ayant eu une bonne maîtrise du terrain et des acteurs. Je pense que ça devrait être plutôt pour moi non pas un challenge mais une sorte de mise en œuvre, sur un autre plan qui n’est pas du tout administratif, de ce que nous faisons déjà sur le terrain en matière de pédagogie. Il est question d’aller vers une autre sphère, qui est celle du développement de la citoyenneté, dans nos établissements scolaires c’est-à-dire la restauration des valeurs civiques et morales chez les élèves et chez les enseignants, ainsi que chez d’autres partenaires comme les parents à travers les Associations des Parents d’Elèves et Enseignants(Apee). Donc je pense que c’est une activité qui vient renforcer l’encadrement pédagogique dont nous sommes en charge de par nos fonctions. Je pense qu’au-delà d’un challenge, c’est plutôt un plaisir de travailler sur le terrain, pour des valeurs pour lesquelles nous nous sommes toujours battus depuis des longues années.
On vous a vu très actif dans cet atelier, on a même eu le sentiment à un moment donné que vous avez plus apporté que vous n’avez reçu. Avez-vous un objectif personnel à atteindre au terme des trois années que doit durer le programme ?
Oui, il est question d’apporter de la valeur ajoutée au programme en termes de contribution. Parce que quand on vient à un atelier, on vient aussi pour construire et c’est pour ça que durant les trois journées, nous n’avons pas hésité à relever ce qui nous a semblé parfois comme étant des oublis, des insuffisances pour contribuer à améliorer la mise en œuvre du programme. Je crois que pendant les trois années que va durer le programme nous essaierons de faire le maximum que nous pouvons avec la contribution de l’animatrice qui est une pièce maîtresse dans la mise en œuvre du programme. Nous avons veillé à ce que le profil de l’animatrice soit en congruence avec les exigences du programme, c’est-à-dire quelqu’un qui a une bonne maîtrise des techniques d’animation et du travail de terrain. Il faut le dire, c’est une personne avec qui nous travaillons depuis bientôt quatre ans et donc qui connait les ficelles et nous avons tenu à cela pour que notre contribution au PECAC en tant que organisation ou point focal soit de qualité, pour que nous puissions avancer ensemble sur ce chantier là.
Entretien Dexter NANA